On peut qualifier le cinéma de Jonas Mekas d’expérimental… tant au niveau du fond qu’au niveau de la forme.
Pas, peu de gros budget pour ses films qui sont en fait construit avec des prises de vue à main lever et sans artifice technique.
« Je ne suis pas réalisateur, je ne fais pas des films. Je filme seulement. Je suis un filmeur ! Quelle extase de filmer ! Pourquoi faire des films quand je peux seulement filmer ? Quand je n’ai qu’à filmer ? »
Les images produites par Jonas Mekas sont perfectibles, mais c’est un peu sa marque de fabrique. L’outil qu’il utilise (Caméra Bolex 16mm) correspond parfaitement à son style et à ce qu’il veut partager.
Jonas Mekas : “Pour moi, la caméra est comme un saxophone”
Une réalité parfois brutale… une authenticité renforcé par une technique simple, ou dans ce cours extrait de son film « The brig« , la technique du plan séquence renforce l’authenticité et immerge totalement le spectateur dans la scène.
Dans son film « The Brig » (tourné sur une scène de théâtre) la fiction se confond avec la réalité. Le film décrit avec authenticité, le réveil brutal à 4h30 du matin des prisonniers dans un centre d’entrainement. On entend leurs hurlements qui vont scander cette journée ordinaire faite de longues heures d’ordres, d’injures proférées, d’humiliations toujours renouvelées. Le Marine qui a fauté n’est plus un homme, c’est une marionnette humaine grotesque dont des gardes sadiques tirent les ficelles et qui pour toute réponse n’a droit qu’à deux mots : « Yes, Sir! »
Le film « The Brig »a remporté le grand prix du documentaire au festival de Venise.
Il a inventé la télé réalité avant l’heure du petit déjeuner au coucher, Jonas Mekas, et sa caméra embarquée nous projette au cœur de l’intimité.
Jonas Mekas disait qu’il n’aimait pas les écoles de cinéma au risque de formater les étudiants à reproduire le même style.
Le style de Mekas, c’est celui de l’authenticité, de la « vraie vie », de la street vidéo, des images qui tremblent, des plans approximatifs…
Ce qu’il faut retenir c’est son travail autour de « l’authenticité » que les influenceurs (je fais référence aux réseaux sociaux) essaient de reproduire tout en produisant au final un format d’images ultra standardisé, répétitif, des images « lisses », « sans saveurs ni odeurs » et donc très très loin de l’authenticité.
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