Pierre Soulages est un peintre français né en 1919 à Rodez, dans l’Aveyron. Il est particulièrement connu pour ses peintures abstraites caractérisées par l’utilisation dominante du noir.
Soulages est célèbre pour son concept d’Outrenoir. À partir de la fin des années 1970, il a commencé à travailler presque exclusivement avec du noir, explorant la manière dont la lumière est reflétée par la surface noire. Le terme « Outrenoir » est une création de Soulages lui-même, combinant « outre » (au-delà) et « noir ». Il ne s’agit pas simplement de peindre en noir, mais d’une exploration profonde de la lumière et de la couleur à travers le noir.
Pour Soulages, le noir n’est pas une absence de couleur, mais plutôt une couleur lumineuse en soi.
Outre ses peintures, Soulages a également conçu les vitraux de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, une église romane située dans l’Aveyron. Ces vitraux, réalisés entre 1986 et 1994, sont modernes et minimalistes, mais s’intègrent harmonieusement dans l’architecture médiévale de l’église.
En 2014, le Musée Soulages a ouvert ses portes à Rodez, la ville natale de l’artiste.
L’œuvre de Soulages est souvent associée à l’art informel, bien qu’elle soit unique en son genre. Ses peintures, avec leur jeu de lumière et de texture sur des surfaces noires, invitent à une méditation profonde et à une réflexion sur la nature de l’art et de la perception.
Pour soulages le noir est une couleur!
Pour Pierre Soulages, le noir est bien plus qu’une simple absence de couleur ou un symbole de vide. Il le considère comme une couleur à part entière, riche et vibrante.
Soulages a souvent exprimé l’idée que le noir est une couleur lumineuse. Cela peut sembler paradoxal, mais dans ses œuvres, notamment celles de la série « Outrenoir », il explore la manière dont le noir peut réfléchir, absorber et jouer avec la lumière. Grâce à différentes textures, reliefs et orientations de ses traits, le noir dans ses tableaux interagit avec la lumière environnante, créant des reflets, des nuances et des dynamiques qui rendent le noir vivant et lumineux.
« Le noir est une couleur en soi, qui résonne, qui répond à la lumière, comme toutes les couleurs. »
En utilisant le noir, Soulages invite les spectateurs à voir au-delà de leurs préconceptions et à découvrir la richesse, la profondeur et la luminosité que le noir peut offrir.
En somme, les œuvres « Outrenoir » de Pierre Soulages sont une célébration de la lumière à travers le noir, une exploration de la profondeur et de la méditation, et une invitation à voir au-delà des apparences.
La technique de l’eau forte
L’eau-forte est une technique de gravure qui utilise l’acide pour mordre une image sur une plaque de métal, généralement en cuivre.
En ce qui concerne la technique de l’eau-forte, c’est effectivement une technique où l’accident à joué un rôle important pour Pierre Soulages. L’eau-forte est une forme de gravure où l’artiste utilise un acide pour mordre une plaque de métal préalablement recouverte d’une résine protectrice. L’artiste dessine sur cette résine, exposant le métal, qui est ensuite attaqué par l’acide.
Les accidents, comme des éclaboussures ou des coulures, ou bien encore « oublier » la plaque dans le bain d’acide peuvent créer des effets inattendus qui enrichissent l’œuvre finale.
L’accident dans le processus créatif de Soulages
Pierre Soulages a souvent parlé de l’importance de l' »accident » dans son processus créatif. Pour lui, les choses se font en se faisant et il reste à l’affut de l’inattendu.
Dans le contexte de la gravure, et en particulier de l’eau-forte, l’accident peut prendre de nombreuses formes. Par exemple, un petit défaut dans le vernis, une morsure inattendue de l’acide, ou même une variation dans la pression de la presse peuvent tous introduire des éléments inattendus dans l’impression finale. Pour un artiste comme Soulages, ces « accidents » peuvent souvent être vus non pas comme des erreurs à corriger, mais comme des opportunités à explorer.
En fin de compte, la philosophie de Soulages en matière d’accident reflète une approche plus large de l’art et de la création : être ouvert à l’inattendu, embrasser le processus et trouver de la beauté et de la signification même dans les imperfections.
A ce sujet, ou pourrait dire qu’il rejoint la déclaration du photographe Bernard Plossu : « La perfection c’est ennuyeux »
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